"La porte des enfers" de Laurent gaudé
Le titre « La porte des enfers » m'a tout d'abord laissé perplexe, m'a un peu effrayée.
Puis le va-et-vient incessant entre 1980 et 2002, entre Matteo, ce père qui a perdu tout espoir de vivre heureux après la mort de son fils, et Filippo ou « Pippo », ce jeune homme qui commet dès le début du roman un crime de sang froid, de vengeance, m'a confirmé cette sensation d'angoisse, de mal être mais aussi provoqué une curiosité intense du début à la fin. Je me suis sentie emportée par les changements de personnages, d'époques, de points de vue, de sentiments et ai senti l'espoir, et de multiples questions naître petit à petit.
Laurent Gaudé nous confronte en effet je crois à nos propres désirs face à la perte d'un être cher. Peut-on faire revenir nos morts, ces passages avec l'au-delà existent-ils et sont-ils franchissables? ...
Un thème qui m'a tenu en haleine, m'a fait peur, m'a touché et ému. Je n'ai tout d'abord pas voulu croire au lien qui unissait les deux « héros », et puis je me suis laissée portée par ce voyage d'en l'au-delà, pour espérer peut-être que la fin n'existe pas.
L'auteur termine par « J'ai écrit ce livre pour mes morts dont la fréquentation a fait de moi ce que je suis. Ceux qui (…) m'ont transmis un peu d'eux-mêmes. A eux tous, ils constituent la longue chaïne de ceux qui, en disparaissant, ont emmené un peu de moi avec eux. Puisse ce livre les distraire. Ce qui est écrit ici est vivant là-bas.
Après avoir lu le merveilleux « Soleil des Scorta » je n'ai pas été déçu de ce nouveau roman de Laurent Gaudé et attend le prochain avec impatience.